La stratégie urbaine mise en œuvre s’ancre dans la condition existante du Kulturforum imaginée par Hans Scharoun de « Paysage Urbain ». Le projet cherche à concilier deux intentions opposées, celle de l’objet autonome et de l’objet relationnel.  Ainsi tout en assumant un statut d’élément isolé comme les autres bâtiments du forum, le nouveau musée est implanté de manière contextuelle : construisant par le vide sur ses pourtours une série d’espace identifiable car délimité, devant l’église et la Neue Nationalgalerie et selon un axe de circulation depuis la New Berlin State Library vers la Herbert-von-Karajan Strasse.

Dans ce sens l’implantation des volumes minimise l’emprise au niveau de l’espace public en privilégiant une certaine densité bâtie, ceci permettant de conserver des relations visuelles fortes entre les bâtiments existants, en conservant certaines des percées et perspectives visuelles présentes aujourd’hui entre les constructions du Kulturforum.

L’exposition est devenue le mode privilégié de la rencontre entre l’homme et l’œuvre d’art. L’histoire de l’art du XX^ème siècle s’est ainsi construite autour d’une grande diversité de lieux et de contextes dans lesquels les œuvres d’art ont été produites et exposés : salon privé, musée, « white cube », et par la suite à l’extérieur des institutions dans le land art et les formes multiples de l’art conceptuelle. La grande liberté autant formelle que conceptuelle qui a prévalue à la création au XX^ème siècle implique donc la flexibilité des espaces du nouveau musée.

Le projet se développe donc dans ses espaces intérieurs en un répertoire de typologies de lieux d’expositions et d’espaces transitoires, libres. Combinant des espaces de petites tailles à d’autres monumentaux, des espaces de conversation intimes avec des espaces de manifestation publique, des espaces hors du temps et d’autres tournés vers l’expérimentation. Le nouveau musée remplie la double fonction de mausolée et de laboratoire.